Les deuxièmes journées internationales d’éthique médicale, prévues samedi à Oran, sera une occasion pour la mise en place d’un diplôme inter-universitaire pour une meilleure prise en charge de la douleur, a indiqué, mercredi à l’APS, le Pr Khaled Layadi, président du comité d’organisation.

Il s’agit de mettre en place un diplôme interuniversitaire qui englobera les différentes spécialités qui pourrait aider à la compréhension de la douleur, ses mécanismes, les facteurs qui interviennent dans sa genèse et son entretien, a-t-il expliqué, ajoutant qu’un tel diplôme aidera les médecins à une meilleure prise en charge de ce problème.

Les mécanismes de la douleur sont divers, très complexes et en perpétuel changement. Elle s’exprime de façon très variée, en fonction des différences de perception, des émotions, de l’état d’esprit, mais aussi de l’éducation et de la culture, note le Pr Layadi.

La douleur fait désormais partie des problèmes de la santé publique en Algérie, à l’instar des autres pays, avec toutefois certaines spécificités, explique le même spécialiste, citant l’absence d’unités de lutte contre la douleur dans la grande majorité des établissements de soins, qu’ils soient publics ou privés, et l’absence de personnels de santé formés à la prise en charge des malades en souffrance, comme principaux obstacle pour la prise en charge de la douleur.

La législation sur les stupéfiants étant très contraignante rend par ailleurs toute prescription de médicaments psychotropes ou morphiniques des plus risquées pénalement pour les médecins et les pharmaciens, a-t-il noté. Selon le même spécialiste, la pénurie chronique de médicaments antidouleur dans les établissements de soins et dans les officines, en plus de la carence éthique chez les personnels de santé conjuguée à l’aléa déontologique, sont autant de facteurs qui entravent une prise en charge de la douleur.

Le Pr Layadi estime, en outre, que la loi sanitaire de 1985 encadrant la santé en Algérie, ne prévoit pas de cadre juridique garantissant une prise en charge appropriée de la douleur chez les patients, soulignant que le progrès médical dans ce domaine au cours des dernières décennies est fulgurant.

Ainsi, les deuxièmes journées internationales de l’éthique médicale dédiées au thème de la douleur, se veulent, selon leurs organisateurs, un moment d’exploration multidisciplinaire, de réflexion commune, un temps pour la mutualisation des expériences et des compétences dont l’objectif majeur est de mettre en exergue l’importance de la thématique, de l’urgence de son traitement et de la nécessité de constituer une synthèse susceptible d’être une plateforme pour des études approfondies à venir de cette question d’intérêt majeur.

Organisée par l’Observatoire du Handicap, de la Réadaptation et de l’Ethique en Santé (OHRES) et le Service de Médecine Physique et de Réadaptation Fonctionnelle du CHU d’Oran, plus de 200 participants sont attendus à ces deuxièmes journées, dont 40 conférenciers qui animeront une vingtaine de conférences et une trentaine d’ateliers et workshop.

Aps

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